Comprendre les lipides : les bons et les mauvais

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Durée de lecture 17 mins

Cet article vous permettra de comprendre l’impact des lipides dans notre alimentation. Vous pourrez ensuite en déduire l’utilité dans la musculation et d’autres sports. Un article pour comprendre comment consommer ses lipides  

Comprendre les lipides est essentiel pour notre santé, car ils sont les macronutriments les plus énergétiques de notre alimentation. En effet, un gramme de lipides fournit 9 calories, soit plus du double de l’énergie apportée par les glucides ou les protéines (4 calories par gramme) . Cependant, en France, environ 43% des adultes et 34% des enfants dépassent les recommandations en matière de consommation de lipides .

Contrairement aux idées reçues, tous les lipides ne sont pas à éviter. Alors que certains sont essentiels à notre organisme, d’autres peuvent être néfastes pour notre santé cardiovasculaire. Les acides gras essentiels oméga-3 et oméga-6, par exemple, sont indispensables car notre corps ne peut pas les fabriquer . À l’inverse, une consommation excessive de mauvais lipides, notamment ceux présents dans les produits laitiers entiers, la viande rouge ou les produits industriels, peut entraîner des problèmes de santé . Dans cet article, nous explorerons les différents types de lipides, leur rôle dans l’organisme, et comment équilibrer notre alimentation pour privilégier les bons lipides tout en limitant les mauvais.

Qu’est-ce que les lipides ?

Les lipides font partie des substances fondamentales qui constituent la matière vivante. J’aimerais vous présenter ces molécules complexes qui suscitent souvent des interrogations.

Définition simple des lipides

Les lipides, communément appelés « graisses », constituent l’une des trois grandes familles de macronutriments, aux côtés des glucides (sucres) et des protides (protéines) [1]. Ce sont des molécules hydrophobes (qui repoussent l’eau) ou amphiphiles (à la fois hydrophobes et hydrophiles) [2]. Cette caractéristique chimique fondamentale explique pourquoi les lipides sont insolubles dans l’eau, mais parfaitement solubles dans la plupart des solvants organiques [1].

D’un point de vue moléculaire, les lipides contiennent des chaînes plus ou moins longues de carbone [3]. On peut les classifier en huit catégories principales : les acides gras, les glycérides, les phosphoglycérides, les sphingolipides, les glycolipides, les polycétides, les stérols et les prénols [1]. Cette diversité moléculaire explique leurs nombreuses fonctions dans notre organisme.

Les lipides peuvent se présenter sous forme solide comme les cires, ou liquide comme les huiles [2]. Leur nature amphiphile permet à certaines molécules lipidiques de s’organiser en structures spécifiques (vésicules, liposomes et micelles) lorsqu’elles se trouvent en milieu aqueux – propriété fondamentale pour la formation des structures biologiques comme les cellules [2].

Lipides vs graisses : quelle différence ?

Bien que le terme « lipide » soit souvent utilisé comme synonyme de « graisse », ces deux termes ne sont pas équivalents [1]. En effet, tous les lipides ne sont pas des graisses [2]. Les graisses, au sens strict, correspondent uniquement aux triglycérides [2].

Les lipides englobent un ensemble plus large de molécules : les acides gras et leurs dérivés (dont les triglycérides et les phospholipides), ainsi que les métabolites comportant des stérols comme le cholestérol [1]. Par ailleurs, les lipides ont deux origines principales dans notre alimentation : animale (viande, produits laitiers, œufs) et végétale (huiles, fruits comme l’avocat, fruits oléagineux) [4].

Concernant le cholestérol, il fait également partie des lipides et joue un rôle crucial comme précurseur des hormones stéroïdiennes (œstrogènes, testostérone, etc.) [3]. Dans notre organisme, il provient soit de l’alimentation, soit d’une synthèse endogène (produite par l’organisme lui-même) [3]. Une concentration plasmatique en cholestérol trop élevée représente un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, d’où l’importance de surveiller nos apports [3].

Pourquoi notre corps en a besoin

Malgré leur mauvaise réputation, les lipides sont absolument indispensables au bon fonctionnement de notre organisme. Ils assurent plusieurs fonctions vitales :

  1. Source d’énergie concentrée : Les lipides fournissent deux fois plus d’énergie que les protéines ou les glucides. Un gramme de lipide apporte environ 9 calories, contre 4 calories pour les protéines ou les glucides [3]. De plus, environ 90% des calories apportées par les lipides sont directement utilisables par l’organisme [3].

  2. Rôle structural : Les lipides, notamment sous forme de phospholipides, entrent dans la composition des membranes cellulaires et assurent leur fluidité [3]. Ils sont également des constituants majeurs des cellules du système nerveux [3].

  3. Transport des vitamines liposolubles : Les vitamines A, D, E et K ne peuvent être transportées dans l’organisme qu’avec l’aide des lipides [3].

  4. Synthèse hormonale : Les lipides permettent la synthèse de certaines hormones stéroïdes dérivées du cholestérol, comme les œstrogènes, la testostérone et le cortisol [3].

  5. Stockage d’énergie : Les triglycérides contenus dans le tissu adipeux constituent la principale forme de stockage de l’énergie dans notre corps [1]. Un kilo de graisse accumulée représente environ 8 000 calories de réserve, soit l’équivalent de quatre à cinq jours d’apports alimentaires totaux [3].

Certains acides gras sont dits « essentiels » car notre corps ne peut pas les synthétiser : c’est notamment le cas des acides gras oméga-3 (acide alpha-linolénique) et oméga-6 (acide linoléique) [3]. Ces acides gras essentiels jouent un rôle crucial dans la composition des membranes cellulaires et le bon fonctionnement du système nerveux [3].

Ainsi, les lipides ne sont pas nos ennemis. Au contraire, ils sont indispensables à notre santé, à condition de choisir les bons lipides et de les consommer avec modération. Comme pour tout nutriment, l’équilibre est la clé.

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Les 3 types de lipides et leurs caractéristiques

Pour bien comprendre les lipides, il est crucial d’explorer leur diversité moléculaire. En nutrition, nous classifions généralement les acides gras en trois grandes familles selon leur structure chimique et leurs effets sur l’organisme.

Acides gras saturés (AGS)

Les acides gras saturés sont des molécules dont la chaîne carbonée ne contient aucune double liaison. Chimiquement, chaque atome de carbone porte le maximum d’atomes d’hydrogène possible – la molécule est donc « saturée » [3]. Cette structure particulière leur confère une forme rectiligne et rigide [3].

Les AGS se trouvent principalement dans :

  • Les graisses animales : lait, fromage, beurre, viande et charcuterie [3]

  • Certaines huiles végétales tropicales : huile de coco (92% d’AGS) et huile de palme [3]

  • Les produits de boulangerie industrielle et viennoiseries [3]

Ces lipides sont généralement solides à température ambiante, comme le beurre ou la graisse du jambon [3]. Dans notre alimentation occidentale, ce sont les matières grasses des viandes et des produits laitiers qui apportent le plus d’AGS [3]. Les produits laitiers contiennent entre 60 et 65% d’acides gras saturés, tandis que les viandes de porc et de bœuf en contiennent entre 30 et 45% [3].

D’un point de vue santé, la majorité des agences nationales recommandent de limiter leur consommation [3]. En effet, consommés en excès, certains AGS à longue chaîne (notamment les acides laurique, myristique et palmitique) peuvent favoriser l’augmentation du cholestérol sanguin et contribuer au développement de maladies cardiovasculaires [5].

Acides gras monoinsaturés (AGMI)

Les acides gras monoinsaturés possèdent une seule double liaison dans leur chaîne carbonée [3]. Ils sont communément appelés « oméga-9 » et, contrairement aux oméga-3 et oméga-6, ne sont pas considérés comme essentiels car notre corps peut les synthétiser [3].

L’acide oléique représente la quasi-totalité des AGMI dans notre alimentation [3]. On le trouve en abondance dans :

Ces acides gras jouent plusieurs rôles importants dans notre organisme. Ils constituent la gaine de myéline qui entoure les axones des neurones, essentielle à une conduction nerveuse efficace [3]. Ils servent également de source d’énergie et entrent dans la composition des membranes cellulaires [3].

Un avantage majeur des AGMI est leur effet positif sur le profil lipidique sanguin : ils contribuent à diminuer le taux de « mauvais » cholestérol (LDL) tout en augmentant le taux de « bon » cholestérol (HDL) [3]. Par ailleurs, ils améliorent la sensibilité à l’insuline, réduisant ainsi les risques de diabète de type 2 [3].

Acides gras polyinsaturés (AGPI)

Les acides gras polyinsaturés comportent plusieurs doubles liaisons dans leur structure [3]. Cette caractéristique les rend plus flexibles que les AGS, mais aussi plus sensibles à l’oxydation [3].

On distingue deux grandes familles d’AGPI essentiels :

  1. Les oméga-6 : leur précurseur est l’acide linoléique (LA), présent dans les huiles de tournesol, de maïs et de soja [3]. L’acide arachidonique en est le dérivé majoritaire [3].

  2. Les oméga-3 : leur précurseur est l’acide alpha-linolénique (ALA), que l’on trouve dans les huiles de colza, de noix et de lin [3]. Ses dérivés principaux sont l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque), abondants dans les poissons gras comme le saumon, le maquereau et la sardine [6].

Ces acides gras sont dits « essentiels » car notre organisme ne peut pas les synthétiser [3]. Une fois absorbés, ils sont incorporés dans les cellules de tous les organes [3]. Les AGPI remplissent de nombreuses fonctions physiologiques vitales :

  • Ils constituent les membranes de toutes les cellules de l’organisme [3]

  • Ils régulent un grand nombre de gènes, particulièrement ceux impliqués dans le métabolisme des graisses [3]

  • Ils sont impliqués dans la régulation cardiovasculaire et hormonale [3]

  • Ils modulent l’inflammation et l’activité neuronale [3]

Le DHA, notamment, est particulièrement important pour le développement du cerveau et de la vue chez le fœtus et le nourrisson [6].

Ainsi, comprendre les différents types de lipides nous permet de faire des choix alimentaires plus éclairés, en privilégiant les bons lipides tout en limitant ceux potentiellement nocifs pour notre santé.

 

Les bons lipides : rôles et sources

Dans notre quête d’une alimentation équilibrée, tous les lipides ne se valent pas. Certains acides gras jouent un rôle bénéfique majeur dans notre organisme et méritent une place privilégiée dans notre assiette. Examinons ensemble ces « bons lipides » et leurs sources.

Oméga-3 : bienfaits et où les trouver

Les acides gras oméga-3 constituent une famille d’acides gras essentiels que notre corps ne peut pas fabriquer [3]. Ils sont indispensables au développement et au bon fonctionnement de notre organisme.

Il existe trois principaux types d’oméga-3 :

  • L’acide alpha-linolénique (ALA) : précurseur végétal

  • L’acide eicosapentaénoïque (EPA) : dérivé animal

  • L’acide docosahexaénoïque (DHA) : dérivé animal [3]

Ces acides gras sont nécessaires au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux [3]. Pour les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants, ils sont particulièrement importants. Au niveau cardiovasculaire, les oméga-3 favorisent la diminution de la pression artérielle chez les personnes hypertendues et réduisent la quantité de triglycérides dans le sang [3].

Par ailleurs, l’EPA et le DHA jouent un rôle dans le fonctionnement cérébral chez l’adulte et au cours du vieillissement, avec un effet positif potentiel sur le maintien de la santé mentale [3]. Ils contribuent également à la prévention de la dégénérescence maculaire liée à l’âge [3].

Pour faire le plein d’oméga-3, plusieurs options s’offrent à nous :

Sources d’ALA (végétales) :

  • Huiles de lin, de colza, de noix et de soja [3]

  • Graines de lin, de chia et de chanvre [6]

  • Noix [3]

Sources d’EPA et DHA (animales) :

  • Poissons gras : saumon, maquereau, sardine, hareng, anchois et truite [7][8]

  • Fruits de mer comme les moules et les huîtres [6]

En pratique, la consommation de 1 à 2 poissons gras par semaine couvre généralement nos besoins en EPA et DHA [8]. Pour les personnes végétariennes, l’apport d’ALA peut être optimisé via les huiles végétales, bien que le taux de conversion de l’ALA en DHA reste faible [3].

Oméga-6 : utiles mais à équilibrer

Les oméga-6 sont également des acides gras essentiels qui contribuent au bon fonctionnement de notre système immunitaire et de notre cœur [5]. Leur chef de file est l’acide linoléique (LA), que l’on retrouve dans le monde végétal [3].

Les bienfaits des oméga-6, lorsqu’ils sont consommés dans de bonnes proportions, sont multiples :

  • Aide à la diminution du cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol) [5]

  • Participation à la baisse de la pression artérielle [5]

  • Contribution aux réponses inflammatoires et immunitaires [5]

  • Maintien de la fonction « barrière » de la peau [5]

Toutefois, un point crucial concernant les oméga-6 : leur équilibre avec les oméga-3. En effet, l’idéal serait un ratio oméga-6/oméga-3 inférieur à 4 [5]. Cependant, l’alimentation occidentale moderne présente souvent un déséquilibre important, avec un ratio moyen autour de 1/10 [3], voire 1/15 en Europe et 1/30 dans certains cas [3].

Les principales sources d’oméga-6 sont :

  • Les huiles végétales : tournesol, maïs, soja, pépins de raisin [5]

  • Les noix et graines : graines de pavot, de tournesol, de sésame [5]

  • Certaines viandes, notamment celles d’animaux nourris aux céréales [5]

Pour équilibrer notre consommation, privilégions l’huile de colza qui présente un meilleur rapport oméga-3/oméga-6 [3].

Oméga-9 : un allié pour le cœur

Contrairement aux oméga-3 et oméga-6, les oméga-9 (ou acides gras mono-insaturés) ne sont pas considérés comme essentiels car notre organisme peut les fabriquer à partir des gras saturés [6]. Le principal acide gras oméga-9 est l’acide oléique [6].

Les oméga-9 présentent de nombreux avantages pour notre santé :

  • Régulation du taux de cholestérol sanguin, en réduisant le « mauvais » cholestérol (LDL) tout en favorisant l’augmentation du « bon » cholestérol (HDL) [5]

  • Prévention de l’hypertension artérielle et diverses maladies cardiovasculaires [5]

  • Propriétés anti-inflammatoires [5]

  • Amélioration de la sensibilité à l’insuline, réduisant ainsi les risques de diabète de type 2 [6]

On trouve les oméga-9 principalement dans :

  • L’huile d’olive (76% de gras monoinsaturés) [6]

  • L’avocat [6]

  • Les fruits oléagineux : noix de macadamia, noisettes, amandes, noix de cajou [6]

  • L’huile de colza [6]

Avantage pratique des huiles riches en oméga-9 : elles supportent bien la chaleur et sont donc idéales pour la cuisson, contrairement à certaines huiles riches en oméga-3 qui s’oxydent facilement [6].

Ainsi, pour optimiser notre santé, il est judicieux de privilégier ces bons lipides tout en maintenant un équilibre approprié, notamment entre les oméga-3 et les oméga-6. Une alimentation méditerranéenne, riche en huile d’olive, poissons gras, noix et graines, représente un excellent modèle pour intégrer ces bons lipides au quotidien.

Les mauvais lipides : à limiter ou éviter

Si tous les lipides ne sont pas à bannir de notre alimentation, certains types méritent une vigilance particulière en raison de leurs effets néfastes sur la santé. Examinons pourquoi certains lipides doivent être limités ou évités.

Acides gras trans : pourquoi ils sont nocifs

Les acides gras trans sont des lipides insaturés particulièrement dangereux pour notre santé. On distingue deux origines : les acides gras trans naturels, présents en petites quantités dans les produits laitiers et les viandes de ruminants, et ceux produits industriellement par hydrogénation des huiles végétales [9].

Ces graisses hydrogénées ont été créées pour répondre aux besoins de l’industrie alimentaire car elles sont plus stables et plus faciles à utiliser que les acides gras naturels [10]. Cependant, leurs effets sur la santé sont alarmants : chaque année, plus de 278 000 décès dans le monde sont attribuables à leur consommation [9].

Les acides gras trans augmentent le taux de « mauvais » cholestérol (LDL) tout en diminuant le « bon » cholestérol (HDL) [11]. Ils favorisent l’inflammation et obstruent les artères, augmentant ainsi de 34% le risque de décès toutes causes confondues et de 28% le risque de décès par cardiopathie coronarienne [9].

On les trouve principalement dans :

  • Les margarines et graisses alimentaires végétales

  • Les biscuits, viennoiseries et pâtisseries industriels

  • Les aliments frits et plats préparés

  • Les barres chocolatées et biscuits apéritifs [9]

Pour les éviter, il est conseillé de lire attentivement les étiquettes et de repérer les mentions « huiles hydrogénées » ou « matières grasses végétales partiellement hydrogénées » [12].

Excès de graisses saturées : quels risques ?

Bien que les graisses saturées soient naturellement présentes dans notre alimentation, leur consommation excessive représente un risque pour notre santé cardiovasculaire. En effet, certains acides gras saturés, notamment ceux présents dans le beurre, tendent à augmenter le « mauvais » cholestérol et à obstruer les artères [3].

Une alimentation trop riche en graisses saturées est associée à un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires comme l’athérosclérose et les accidents vasculaires cérébraux [13]. Ces graisses favorisent le dépôt de plaque dans les artères, réduisant progressivement le flux sanguin vers le cœur et d’autres organes vitaux [13].

Les principales sources de graisses saturées incluent :

  • Les viandes grasses et la charcuterie

  • Les produits laitiers entiers (beurre, fromage, crème)

  • Certaines huiles tropicales comme l’huile de palme et l’huile de coco [14]

Produits ultra-transformés et lipides cachés

Les produits ultra-transformés représentent une source importante de « mauvais lipides » souvent insoupçonnée. Ces aliments contiennent fréquemment des graisses cachées ajoutées pour améliorer leur goût et leur texture [15].

Par ailleurs, les sucres en excès présents dans ces produits, notamment les sodas et autres boissons sucrées, peuvent être stockés sous forme de graisse, contribuant au développement de la « maladie du foie gras » (NASH) qui toucherait plus de 200 000 personnes en France [3].

Les plats préparés « premier prix » sont généralement plus gras que des plats plus coûteux [15]. Les pâtes à tarte, qu’elles soient brisées, feuilletées ou sablées, contiennent souvent des « graisses végétales » qui, lorsqu’elles ne sont pas nommées sur l’emballage, sont fréquemment de l’huile de palme [15].

Pour limiter la consommation de ces lipides cachés, privilégiez les aliments peu transformés et lisez attentivement les étiquettes nutritionnelles. Méfiez-vous également du marketing trompeur : un emballage bleu n’est pas nécessairement synonyme d’un produit « plus léger » ou plus sain [15].

Rôle des lipides dans l’organisme

Au-delà de leur classification, les lipides accomplissent plusieurs fonctions essentielles dans notre organisme. Leur rôle dépasse largement celui de simple réserve énergétique.

Source d’énergie concentrée

Les lipides constituent notre principale réserve énergétique. En effet, ils fournissent 9 kilocalories par gramme, soit plus du double de l’énergie apportée par les glucides ou les protéines (4 kilocalories par gramme). Cette concentration énergétique explique pourquoi notre corps privilégie leur stockage. Notamment, le tissu adipeux peut stocker des quantités considérables de triglycérides, représentant environ 15 à 20% du poids corporel chez l’homme et 25 à 30% chez la femme.

Durant l’effort physique, particulièrement lors d’exercices d’endurance ou à faible intensité, les acides gras sont mobilisés depuis les tissus adipeux vers les muscles où ils seront utilisés comme carburant. Ce mécanisme permet de préserver les réserves de glycogène, essentiel pour les efforts intenses.

Transport des vitamines liposolubles

Les lipides jouent un rôle crucial dans l’absorption et le transport des vitamines liposolubles (A, D, E et K). Sans eux, ces vitamines essentielles ne pourraient être ni absorbées ni utilisées par notre organisme. Par exemple, la vitamine D nécessite la présence de graisses pour être transportée jusqu’à notre foie puis nos reins, où elle sera transformée en sa forme active.

Constitution des membranes cellulaires

Les phospholipides sont les principaux constituants des membranes cellulaires. Leur structure amphiphile (à la fois hydrophile et hydrophobe) permet la formation d’une double couche lipidique qui délimite nos cellules. Cette membrane régule les échanges entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule, jouant ainsi un rôle de barrière sélective.

Par ailleurs, la composition en acides gras des membranes influence leur fluidité et leurs fonctions. Ainsi, les acides gras polyinsaturés comme les oméga-3 améliorent la fluidité membranaire, tandis que le cholestérol la stabilise.

Synthèse hormonale

Les lipides servent également de précurseurs à la synthèse de nombreuses hormones. Le cholestérol, souvent perçu négativement, est en réalité indispensable à la fabrication des hormones stéroïdiennes comme :

  • Les hormones sexuelles (œstrogènes, progestérone, testostérone)

  • Les glucocorticoïdes comme le cortisol (hormone du stress)

  • Les minéralocorticoïdes comme l’aldostérone (régulation du sodium)

En outre, certains acides gras polyinsaturés participent à la synthèse des eicosanoïdes, molécules impliquées dans la régulation de l’inflammation, la coagulation sanguine et la pression artérielle.

Combien de lipides consommer par jour ?

Connaître la quantité de lipides à consommer quotidiennement est essentiel pour maintenir une alimentation équilibrée. Voici les recommandations actuelles et comment les adapter à votre situation personnelle.

Recommandations de l’ANSES

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) préconise que les lipides représentent 35 à 40% de l’apport énergétique total [6]. Pour une personne consommant en moyenne 2000 kilocalories par jour, cela correspond à environ 78 à 89 grammes de lipides quotidiens [5]. Cette fourchette permet d’assurer la couverture des besoins en acides gras essentiels tout en prenant en compte la prévention des pathologies [6].

En France, environ 43% des adultes et 34% des enfants dépassent la limite haute de ces recommandations [6]. Au-delà de la quantité, l’ANSES insiste également sur la qualité des acides gras consommés. Par exemple, la somme des acides gras saturés laurique, myristique et palmitique ne devrait pas dépasser 8% de l’apport énergétique total [16].

Différences selon l’âge et le mode de vie

Les besoins en lipides varient considérablement selon l’âge et l’activité physique. Chez les nourrissons et les enfants de 1 à 3 ans, la part des lipides devrait représenter entre 45 et 50% de l’apport énergétique total [17]. À partir de 3 ans, cette proportion diminue progressivement pour atteindre les 35-40% recommandés chez l’adulte [17].

Pour les personnes âgées de plus de 70 ans, les recommandations restent similaires, soit 35 à 40% de l’apport énergétique [16].

Quant aux sportifs, leurs besoins sont généralement plus élevés. On recommande entre 1,2 et 1,4 grammes de lipides par kilo de poids corporel [18]. Par ailleurs, les personnes visant une perte de poids peuvent avoir besoin de limiter leur consommation de lipides [7].

Exemples d’apports quotidiens

Pour calculer vos besoins personnels, une méthode simple consiste à compter entre 0,8 et 1 gramme de lipides par kilo de poids corporel [5]. Voici quelques exemples concrets :

  • Femme de 60 kg : environ 70 à 84 g de lipides par jour [18]

  • Homme de 80 kg : environ 96 à 112 g de lipides par jour [18]

À titre d’illustration, un œuf contient 5 g de lipides, une tranche de saumon cuit à la vapeur 11 g, et une cuillerée à soupe d’huile 10 g [19]. Si vous souhaitez avoir une diète parfaite adaptée à vos besoins spécifiques, nos diététiciens sont là pour vous !

Conclusion

Ainsi, les lipides, loin d’être nos ennemis, représentent des nutriments essentiels à notre organisme. Cependant, il est primordial de distinguer les « bons lipides » des « mauvais ». Les acides gras oméga-3, présents dans les poissons gras et certaines huiles végétales, offrent des bienfaits cardiovasculaires considérables. Les acides gras monoinsaturés (oméga-9), abondants dans l’huile d’olive et les fruits à coque, contribuent également à notre santé cardiaque. Parallèlement, nous devons limiter notre consommation d’acides gras trans industriels et surveiller notre apport en graisses saturées.

Rappelons-nous que les recommandations de l’ANSES préconisent une consommation de lipides représentant 35 à 40% de notre apport énergétique quotidien. Ce pourcentage varie néanmoins selon l’âge, le sexe et l’activité physique. Pour les nourrissons et jeunes enfants, ce taux est naturellement plus élevé, tandis que les sportifs nécessitent un apport adapté à leurs dépenses énergétiques.

Notre alimentation occidentale moderne favorise malheureusement un déséquilibre entre les différents types d’acides gras. À cet égard, la diète méditerranéenne, riche en huile d’olive, poissons, fruits à coque et légumes, constitue un modèle alimentaire particulièrement bénéfique pour notre santé. Si vous souhaitez avoir une diète parfaite, nos diététiciens sont là pour vous !

Finalement, nous comprenons mieux pourquoi les lipides sont indispensables à notre corps. Ils transportent nos vitamines liposolubles, forment nos membranes cellulaires, participent à la synthèse hormonale et constituent notre principale réserve énergétique. Notre objectif n’est donc pas de les bannir, mais plutôt de privilégier les bonnes sources tout en maintenant un équilibre nutritionnel global. Cette approche nous permettra de profiter pleinement des bienfaits des lipides tout en préservant notre santé cardiovasculaire à long terme.

Références

[1] – https://www.vocabulaire-medical.fr/encyclopedie/343-graisse-lipide
[2] – https://fr.wikipedia.org/wiki/Lipide
[3] – https://presse.inserm.fr/canal-detox/les-regimes-gras-bons-pour-la-sante-vraiment/
[4] – https://www.nutripro.nestle.fr/article/les-lipides-structure-et-fonctions
[5] – https://www.nutriting.com/conseils/combien-macronutriments
[6] – https://www.anses.fr/fr/content/les-lipides
[7] – https://www.croq-kilos.com/actus/quelle-quantite-de-lipides-faut-il-consommer-chaque-jour
[8] – https://conseilsport.decathlon.fr/tour-dhorizon-des-aliments-riches-en-lipides
[9] – https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/trans-fat
[10] – https://www.vidal.fr/sante/nutrition/corps-aliments/lipides-energie/acides-gras-satures-insatures-trans.html
[11] – https://www.santemagazine.fr/alimentation/nutriments/lipides-et-acides-gras/les-acides-gras-trans-emblemes-de-la-malbouffe-178250
[12] – https://www.eatology.fr/sante/bons-mauvais-lipides/?srsltid=AfmBOortY21xP3f1srrIE0nY7_li6FofcpQfNblNf-mOJil-by3Kka9X
[13] – https://www.fitoform.com/conseils/article/43-les-dangers-d-une-alimentation-trop-riche-en-graisses-et-en-sucres
[14] – https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/recommandations-en-matiere-dalimentation-saine/prenez-habitude-de-manger-legumes-fruits-grains-entiers-proteines/choisir-aliments-contenant-bons-gras/
[15] – https://www.mgc-prevention.fr/zoom-les-matieres-grasses-cachees/
[16] – https://www.cerin.org/articles/references-nutritionnelles-proteines-lipides-glucides-fibres-adultes-personnes-agees/
[17] – https://walter-learning.com/blog/restauration/dietetique/besoin-energetique-en-fonction-de-l-age
[18] – https://www.overstims.com/conseil/lipides-roles-et-besoins-chez-le-sportif-endurance/
[19] – https://www.vidal.fr/sante/nutrition/corps-aliments/lipides-energie.html

Comprendre les lipides : les bons et les mauvais

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